Scène électro : interview de Sara Zinger

Couverture Facebook Sara Zinger

Présentation d’une artiste montante de la scène électro : Sara Zinger. Cet interview permet de découvrir une artiste au talent et au charismatique originaux, promise à s’exprimer au delà de la musique. Suite à son arrivée à Marseille au début des années 2010, sa carrière va prendre de l’importance grâce à un travail de composition authentique qui propose un mélange de styles musicaux entre rock et électro. Cette persévérance la mène sur des scènes éminentes comme récemment à l’INASOUND festival ou bientôt, au Rex Club de Paris et le R2 sur Marseille.

Il y a quelques années, j’ai pu vous voir jouer à la Dame noir sur Marseille où vous étiez résidente. Comment expliquer vous l’évolution de vos compositions ? 

J’ai commencé à composer quand je n’arrivais plus à trouver des morceaux qui me convenaient pour les jouer. Effectivement la dame noir fait parti des influences majeurs dans ma composition et le fait d être dj m’aide à capter la vibe qui va faire danser les gens dans une compositions. Quand je suis devant mon clavier en studio je sais exactement à quel moment dans mon track le public va réagir. Mes goûts n’ont pas changé mais avec l’acquisition d’expérience j’arrive de plus en plus à mettre en œuvre le style que je veux dans mes morceaux

Récemment, vous avez joué à l’INASOUND parrainé par Jean-Michel Jarre et, vous avez une date de prévu au Rex Club le 4 Juillet, haut lieu de la musique électronique qui a vu passer Laurent Garnier, Boys Noize ou Jeff Mills. Ressentez vous un changement ?

C’est drôle de mentionner Boys Noize car on partage le même plateau sur un festival cet été. On va dire que c’est plus confortable aujourd’hui, j’ai des dates dans des super conditions je ne joue généralement pas plus de 2h d’affilée et, le matos est parfait. Ce qui n’était pas le cas il y a quelques années quand je débutais dans des bars, alors qu’aujourd’hui, je côtoie les grands noms sur les line up.

Votre EP Go Back est sorti ce 19 Avril, la reprise Another Brick the Wall de Pink Floyd suggère que vos influences dépassent l’électro. Qu’est-ce qui, pour vous, rend ces deux univers compatibles ?

J’ai grandit avec la britpop, la new wave et l’electro est arrivée plus tard à mes oreilles ce qui explique que ça se ressent dans ma musique, le rock est une musique très dansante et efficace sur le public tout comme l’electro alors, le mélange des deux me semble naturel.

Votre style (notamment capillaire) peut faire penser au rôle de Nathalie Portman dans V pour Vendetta (2006), Charlize Theron dans Mad Max (2015) ou Sigourney Weaver dans Alien III (1992). Ce choix a pu marquer les esprits et donner sens aux univers de leurs films. Comment résumez-vous votre univers ?  

V pour vendetta j adore ce film ! Je met un point d honneur à ne revendiquer aucune cause, je ne suis ni rebelle ni féministe ou quoi que ce soit, ou peut être que si mais ça me regarde ce n’est pas une chose sur laquelle je souhaite communiquer parce que je fais de la musique pas de la politique. L’allusion à mon crâne rasé revient souvent c est drôle comme ça perturbe les gens. Je suis juste une fille qui en avait marre de se lisser les cheveux tous les matins. Mon univers, c’est une petite bulle autocentrée sur ma musique et quelques personnes importantes dans ma vie. Je n’appartiens pas à un mouvement je veux juste faire danser les gens et boire du champagne avec mes potes

Vous faites une apparition dans un épisode de la série Engrenages. Y-a-t-il des films qui vous ont particulièrement marquée ?

Engrenages grosse révélation pour moi j’ai un petit rôle dans les 2 premiers épisodes de la saison 7 et je ne compte pas m’en arrêter là à ce sujet. C’est quelque chose qui me plait autant que la musique aujourd’hui , s’il faudrait citer un film marquant je dirai Orange mécanique et dans un tout autre registre tous les films de Christian Clavier. J’ADORE Christian Clavier !

Penser l’avenir du numérique avec Shadow et le PC dématérialisé

Source : iStockphoto

Depuis fin 2016, la start-up française Blade offre la possibilité de s’abonner à un ordinateur à distance. L’ordinateur est stocké sur leurs serveurs accessibles par la fibre. Pour cela, vous pouvez vous munir d’un boîtier (shadow box) que l’on branche à son écran, ou par application. Cette location coûte entre 30€ et 45€ par mois. Plus besoin d’un ordinateur haute performance pour le gaming ou votre bureautique, il suffit d’un simple écran. L’entreprise française se charge même de mettre à jour la carte graphique ou le processeur afin de proposer, à distance, des performances optimales. Cette prestation semble prometteuse, elle suppose un accès pour tous : avec un ordinateur obsolète vous pouvez accéder à un service informatique dernier cri. Il convient alors de comprendre l’impact de ce service sur le futur de l’informatique au niveau de l’accès du partage des données, mais aussi, le défi écologique supposé par l’utilisation des serveurs dans la gestion des ressources. 

D’abord, ce service semble avantageux pour le consommateur. Ce Pc un ligne permet un gain économique. Alors qu’un ordinateur haute performance coûte 1500€ en moyenne mais sera obsolète. L’entreprise se charge du renouvellement matériel tous les 3 ans. Cela permet de profiter de graphismes en haute qualité, avec une fluidité d’image optimale n’importe où. Grâce à la 4G et bientôt la 5G, vous pouvez jouer depuis votre mobile à vos jeux. Cette accessibilité semble futuriste. Afin d’offrir un accès informatique de qualité, l’utilisateur n’a plus à se soucier de l’obsolescence matérielle. Cette entreprise nous permet d’imaginer l’ordinateur de demain accessible à tous, n’importe où. On peut alors envisager un service d’état permettant à chacun de financer son ordinateur grâce à un impôt comme la redevance pour l’audiovisuel public. De plus, ce service à distance permet d’assurer une meilleure sécurité des données. En effet, Blade, est composée de professionnels de l’informatique qui ont un meilleur savoir-faire que le particulier afin d’assurer une meilleure protection des données. Cela permet aussi d’envisager un service d’état de protection des données. Il faudrait alors garantir une neutralité de l’état, et une coopération avec le privé afin que les données ne soient pas réutilisées dans un but lucratif. Mais, cette utopie s’avère plus réaliste lorsqu’il s’agit de trouver des solutions pour une gestion et un partage des données respectueux des droits de tous. Les États sont en conflit dans la gestion des données avec les entreprises privées : une entente entre public et privée peut être une solution bénéfique pour les consommateurs. On voit aujourd’hui des polémiques germer sur la gestion des données au sein des réseaux sociaux, notamment par Facebook ou Instagram. On peut se demander si, une plus grande influence des États ne serait pas plus adéquat pour endiguer la transmission virale de vidéos. On peut citer la vidéo live de l’attentat de Christchurch. Cette séquence est restée en ligne plus d’une demi-heure. Cette durée a laisse libre court à des d’images violentes possiblement diffusibles sur d’autres plateformes. Les gouvernements se contente de tirer les oreilles de Mark Zuckerberg qui met en avant les failles de système de reconnaissance de la violence. Ce dos-à-dos se révèle infructueux, peut-être que sortir de cette logique permettrait une meilleure gestion de la liberté des citoyens numériques. On peut aussi citer, Instagram qui censure les publications exposant la nudité d’une oeuvre d’art au nom de la bienséance. Cela atteint la liberté numérique. Cette confrontation état contre entreprise peut s’apparenter à du laxisme éthique. La collaboration serait une meilleure solution plutôt que d’attaquer au nom de la morale ces entreprises. De plus, ces entreprises développent une indépendance qui risque de favoriser leurs intérêts plutôt que la liberté des citoyens.

 Par la suite, cette nouvelle manière de consommer l’informatique doit interroger l’impact de ce domaine sur l’environnement. De prime abord, favoriser la connectivité plutôt que la productivité de machines toujours plus performantes supposerait une exploitation des ressources plus modérée. Un PC en ligne suppose une mutualisation des ressources : des milliers d’écrans gérés par une maison mère pourrait moins consommer d’énergie qu’un milliers d’ordinateur fixes haute performance. Cette réflexion autour de l’empreinte écologique de l’informatique est un défi pour le futur de ce domaine. En effet, évoquer les serveurs implique un lieu physique de stockage où sont hébergé les données à distance. D’ici 2021, selon une étude Cisco, ce mode d’hébergement des données à distance, appelé cloud, représentera 55% du trafic et, 53% des serveurs utilisés. Cette course aux serveurs, à un impact sur l’énergie consommé car ces serveurs demandent une consommation importante d’électricité : en France, selon l’Union Française d’Électricité (UFE) la consommation de ces serveurs (data centers) s’élèverait à environ 3 TWh en 2015 (l’équivalent de la consommation électrique pour la ville de Lyon). Cette consommation s’explique par l’alimentation des serveurs mais, pas seulement. La climatisation nécessaire afin d’empêcher la surchauffe est une part importante de la consommation d’énergie. Aujourd’hui, Facebook a investi dans un data center dans une ville du nord de la Suède, où la température annuelle moyenne va de -1 à 5 °C. Cela permet de refroidir gratuitement les serveurs des réseaux sociaux grâce à l’air extérieur. Cela réduirait la demande d’électricité surtout que Facebook utilise une activité hydroélectrique. Il convient alors de s’assurer de la production écologique d’électricité. Sachant que, la chaleur produite par les data centers peut être récupérée pour chauffer les bureaux.  Il faut aussi se soucier de la modification des environnements glaciers. Ce sont des lieux où l’activité humaine n’est pas pleinement influente. Cela peut risquer de dérégler la symbiose de ces milieux.

En somme, cette entreprise française du cloud computing permet de nous interroger sur un débat éthique essentiel pour envisager le progrès numérique. On ne peut parler de progrès numérique seulement si son impact sur l’environnement est acceptable. L’ouverture pour tous n’est pas un critère suffisant. Ainsi, l’impact éthique et environnemental sont deux critères nécessaires afin d’envisager un progrès responsable de notre civilisation numérique.

Angèle : Voix de femmes

Angèle posant avec son album Brol (2018)

Une sortie remarquée pour la jeune artiste belge Angèle, avec son nouveau clip Balance ton quoi réalisé par sa photographe Charlotte Abramow. Il convient d’analyser le message délivré par l’oeuvre et sa résonance au sein du débat public.

Cette oeuvre résonne depuis l’affaire Weinstein en octobre 2017. La lutte contre le harcèlement et le sexisme est au centre des préoccupations. Par ce clip, l’artiste francophone dénonce ces comportements avec un sens esthétique et humoristique. En effet, le clip demande au spectateur de garder espoir en une société plus égalitaire. Cet espoir est permis car la vidéo traite du fond et de la forme du débat contre le sexisme. Le fond du problème est la réduction de la femme au biologique. Ainsi, cette conviction se manifeste avec des revendications sur le droit à disposer de son corps, et, la dénonciation d’images ou stéréotypes entretenus par le collectif. De ce fait, cette oeuvre musicale et vidéo propose de projeter un vivre ensemble paritaire et respectueux. Cette projection ne peut être légitime que si l’on envisage une conversion des mentalités et des institutions.

Par conséquent, dès les premières images le fond est illustré. La vidéo commence par Angèle affublée en princesse. Cette image de la princesse tend à réduire les femmes à leur appareil génital. Depuis plusieurs siècles a pu s’imprimer le stéréotype de la princesse des contes qui attend passivement le prince afin de lui donner des héritiers et affronte seule les tâches domestiques. Les paroles qui accompagnent ce passage sont elles aussi explicites : « 2018 j’sais pas c’qui t’faut, Mais je suis plus qu’un animal ». Réduire les femmes au biologique en les limitant aux tâches domestiques est une infantilisation qui nie leur liberté et leur mobilité sociale. À ce sujet, l’artiste tourne en dérision cette image de princesse en maltraitant son déguisement et adoptant une gestuelle provocante. 

Ce traitement humoristique renvoie à la lutte actuelle contre les discriminations et les stéréotypes. En effet, le clip tourne en dérision trois instances : la justice, l’éducation, et la morale. On voit d es juges remplir des décrets par des « bla-bla ». Cela suggère le débat sur le consentement : la cause du viol est toujours le violeur et non la victime. La position inverse vise à rendre responsable la victime. Pour cela, l’argumentaire s’appuie sur les tenues vestimentaires jugées trop provocantes. Cette position déposède la femme dans son droit de disposer de son corps. Ensuite, on peut poser notre regard sur l’apparition du jeune acteur français Pierre Niney au sein de « l’anti-sexism academy ». Malgré ses bonnes intentions ce personnage blessé d’avoir été coupé dans sa prise de parole adopte un comportement sexiste en qualifiant sa camarade de classe d’hystérique. Plus précisément, cette insulte porte en elle un sens discriminant. À l’origine, l’hystérie fut considérée comme une maladie utérine et, exclusivement féminine. Le traitement dispensé était le mariage pour les jeunes filles, le remariage pour les veuves. L’idée discriminante est que, par nature, la femme est dépendante d’un homme afin de rester « saine d’esprit ». Cela va à l’encontre de la volonté d’une femme qui souhaite se construire hors de la sphère domestique. Par exemple, il existe encore l’idée qu’une femme, délaissant la sphère domestique, pour se réaliser dans son travail sera « aigrie » ou « frigide ». Cette conception conserve encore un crédit populaire. Ainsi, l’éducation et la morale sont les deux autres piliers suggérés permettant de prétendre à une conversion des esprits vers le respect et l’égalité. Comme le laisse entendre le refrain, un changement graduel des mentalités et des institutions nous permet d’espérer : « un jour peut-être ça changera ».

En définitif, ce clip sensibilise sur le devoir pour chacun d’inspirer une humanité meilleure. La vidéo qui semble de prime abord légère, avec une esthétique pop, des couleurs et des costumes étincelants, parodiant les institutions, délivre en fin de compte un message essentiellement humaniste. 

Marseille sur roulettes


Un nouveau bruit se fait entendre depuis plusieurs semaines au sein de la cité phocéenne. Ce bruit est celui de l’antivol des nouvelles trottinettes électriques que certains téméraires déclenchent en voulant démarrer sans payer. Ce moyen de déplacement est viral dans les villes du monde, et attise la curiosité des marseillais. Nous pouvons alors nous interroger sur la bienfaisance et, à l’inverse, la nuisance causée par ce phénomène dans le but d’envisager la cohabitation avec ce nouveau mode de déplacement au sein de l’espace public.

Tout d’abord, ce moyen de déplacement est le reflet du contexte écologique actuel car ces trottinettes fonctionnent à l’électricité. Pour la ville marseillaise, ce moyen de déplacement peut favoriser le dynamisme économique. En effet, ce moyen de locomotion est idéal pour les hommes d’affaires  qui souhaitent se déplacer rapidement comme en témoigne le centre d’affaires de la Défense sur Paris où la trottinette a du succès. Cela pourrait renforcer l’attractivité de certains quartiers de la ville. D’autre part, ces engins électriques pourraient compléter l’offre des transports. En effet, malgré le succès du tramway, le métro ne dessert la ville que partiellement, et, les bus peinent à respecter leurs horaires du fait de la densité du trafic et des travaux perpétuels.

Cependant, ce phénomène doit être envisagé dans la globalité de ses conséquences. Outre les nuisances sonores pour les riverains que peuvent causer leur utilisation frauduleuse, on ne peut omettre que ces trottinettes sont financées par le privé. Plutôt que compléter l’offre des transport, ces trottinettes sont en concurrence avec les vélos en libre service. Cette concurrence risque de décrédibiliser la politique de la ville sur l’aménagement des transports. Ensuite, il est indéniable que ces engins capables d’atteindre les 20-30 km/h sont un danger pour les utilisateurs et les piétons. On doit prendre en compte que cette nouveauté risque de rendre l’accès à l’espace public plus difficile pour certaines catégories de la population. Les trottinettes pouvant être stationnées à n’importe quel endroit risquent de bloquer l’accès à certains trottoirs aux personnes âgées ou, aux handicapés.

En somme, ce nouveau moyen de transport doit s’accompagner d’une législation afin d’être réellement bénéfique. Au niveau de la sécurité, la ville doit réfléchir aux voies accessibles à ce moyen de locomotion. Les trottoirs leurs seront bientôt refusés sous peine d’amende, par contre leur utilisation est acceptée sur piste cyclable. Il faut aussi prendre en compte la recrudescence d’accidents. Pour y répondre, la législation californienne oblige les usagers à se munir d’un casque. Pour conclure, la législation doit être homogène au sein des grandes métropoles françaises afin d’assurer une mobilité en cohabitation avec l’espace public. 

« Shutdown » le plus long de l’histoire des États-Unis

Donald Trump face au Congrès le 28 février 2017

À la fin de l’année 2018 Donald Trump s’est prévalu de la croissance économique de son pays résultant de sa politique. Ce début d’année 2019 pourrait annoncer un retournement de situation. Depuis le 22 décembre, les américains souffrent du shutdown; l’administration est à l’arrêt.

Donald Trump défend son projet du mur à la frontière mexicaine. Le président se présente comme le protecteur de son peuple face aux menaces dues à l’immigration. Les démocrates refusent de le financer lors du vote du budget à l’assemblée.

À partir de cette situation, il est possible d’envisager un affaiblissement de l’actuel président. Mais, ce n’est pas une prédiction assurée : nous devons analyser les facteurs institutionnels et économiques qui peuvent jouer en sa défaveur et, en sa faveur.

Tout d’abord, l’immobilisme des institutions implique la précarité des fonctionnaires. Les salaires gelés plongent les fonctionnaires dans la précarité. En ce moment, certains fonctionnaires sont obligés de faire appel à la soupe populaire. Ce modèle de survie est à l’opposé de l’idéal économique promis par la politique du président. Les effectifs de l’administration juridique et policière sont directement impactés. De ce fait, le président pourrait être accusé d’ingérence et, d’avoir mené à l’insécurité . En effet, l’action du département de l’intérieur face au trafic de drogue, la délinquance ou, la surveillance des frontières diminue, les rouages de la justice rouillent aussi. On peut alors se demander si cet entêtement peut l’amener à perdre la confiance de son électorat fidèle. Néanmoins, le socle électoral pour l’actuel président reste solide. Nous devons prendre en compte cette mentalité américaine. La construction du mur est la figure de proue de la communication de Trump sur l’immigration. Cette communication basée sur la peur et la défiance est un protectionisme national qui parle à la classe populaire du pays . J’ai récemment pu observer la mentalité individualiste américaine lors d’un voyage en Californie. Plus précisément, dans un village fantôme d’une cinquantaine d’habitants, Darwin, ancienne cité minière. Cette idéologie est observable dans la classe appelée « redneck ». Ce terme désigne un groupe d’individus euro-américains vivant dans les milieux reculées. Dans ce village isolé en plein milieu du désert, certains étaient partisans de Trump tandis que d’autres se désintéressent de la politique. Mais, tous avaient comme point commun un véritable élan patriotique. Par fierté, le doyen du village refuse l’assistance médicale publique en dépit de sa mauvaise santé et d’autres, ont la culture des armes qu’ils pratiquent dans les plaines désertiques. Ce mode de vie témoigne de l’individualisme qui règne dans les esprits américains. Ces esprits assimilent toute aide d’État à de l’assistanat et vont dans le sens « America first ». J’ai pu alors relever un véritable paradoxe, cette classe « redneck » est sensible au protectionnisme identitaire et économique mais, dans son mode de vie comptent peu sur l’aide d’État. Sans oublier que, le bloquage à l’assemblée est dirigé par les démocrates. La stratégie de communication des républicains à l’oeuvre vise à dénoncer le parti adverse comme antipatriotique et responsable de l’immobilisme.

Au niveau économique, les agents administratifs en charge de la surveillance économique (comme l’inflation), mais aussi, la vie des affaires (appels d’offres ou fusion d’entreprises) sont en « stand-by ». Le PIB de la nation américaine et le dollar dont Trump est si fier risquent de perdre de leur notoriété. Ce risque de ralentissement du PIB peut amener le président à maintenir son bras de fer vis à vis des grandes puissances commerciales mondiales (Europe, Chine) afin de ne pas perdre de terrain. Cette politique économique de renégociation des traités, par exemple sur les importations, peut absorber les faiblesses causées par le shutdown. 

Malgré l’incertitude des effets du shutdown , nous pouvons nous poser les questions suivantes : n’est-il pas déjà trop tard pour l’activité économique du pays ? La politique économique mise en place va-t-elle profiter à Trump ? Dénoncer l’immoralité des démocrates et, jouer la corde de la sécurité auprès de son électorat sera-t-il suffisant pour masquer les pertes du shutdown ?

MUCEM & DUBUFFET : L’ART BRUT

Jusqu’en septembre le MUCEM rend hommage au représentant français de l’art brut : Jean Dubuffet (1901-1985).  Le nom choisi pour l’exposition est évocateur afin de qualifier son oeuvre : « Un barbare en Europe ». Le terme « barbare » est originaire de la Grèce antique et désigne celui qui ne parle pas la langue ou vivant hors de la cité. Ce qualificatif permet de comprendre la démarche de l’artiste à la fois subversive et contestataire envers la tradition culturelle occidentale. 

Jean Dubuffet se mettait en marge des codes et valeurs de l’histoire de l’art dans le but de renouveler l’art. Dans cette optique, une partie de l’exposition compare la démarche et les recherches de l’artiste à celle d’un ethnographe. L’artiste français s’intéressait à des oeuvres singulières en marges des conventions de l’art et de notre civilisation. Il a porté son regard sur des oeuvres issues de l’esprit des enfants, des hôpitaux psychiatriques, des prisons ou, des campagnes reculées. Cette méthode donne à son art toute sa « brutalité » et son originalité. Pour nous faire contempler l’humanité l’artiste attire notre attention sur « l’homme du commun ». Cet homme est d’abord celui du quotidien ne possédant aucune prédisposition pour apprécier l’art. De plus, l’humanité que souhaitait retranscrire l’artiste est l’homme spontané, pris par ses impulsions. En chacun de nous réside cette puissance créatrice. Selon lui, cette part spontanée de l’homme est étouffée par la tradition culturelle élitiste.

Cette vision de l’homme ne passe pas seulement par la peinture mais par l’ensemble des arts. Il était artiste total. Dans ses oeuvres, l’artiste avait choisit d’investir cinq domaines : le point de vue, le langage, la musique, les systèmes de croyances et les valeurs de l’art. D’abord, l’artiste condamnait la tradition occidentale savante qui fait primer l’écriture sur l’oral. Il a déconstruit dans ses écrits notre interaction avec la mise en page traditionnelle et propose une écriture phonétique. Puis, par la sculpture et la peinture, il a utilisé des matériaux originaux comme le panneau stratifié de l’Ontogenèse (1974). Il a remis en cause notre rapport à la perspective hérité de la Renaissance en utilisant une multiplication des points de vue afin de représenter un objet ou, en confondant fond et forme. Enfin, pour interroger notre rapport aux croyances et aux valeurs occidentales, Jean Dubuffet a proposé un regard nouveau sur notre vie courante. Pour cela, une partie de son oeuvre fut consacrée au métro. Afin de changer notre perception du quotidien, il a tenté de capturer le métro sur le vif grâce à la peinture. L’artiste nous met face à l’étrangeté de ce lieu urbain comme un « fleuve de fer et d’électricité » où la routine nous fait oublier notre spontanéité et notre originalité. 

Pour conclure, cette exposition permet de sensibiliser le visiteur sur un moment crucial de l’histoire de l’art de manière ludique. En effet, la compréhension des oeuvres ne demande pas nécessairement des connaissances savantes. Le néophyte pourra s’étonner de l’originalité des formes, couleurs, et matières utilisées dans ses oeuvres. Tandis que, l’initié, pourra s’intéresser aux explications sur la démarche artistique qui fait écho aux cubisme et à l’expressionnisme allemand dans la recherche vers les arts premiers; c’est à dire, une recherche aux sources de la créativité humaine.